Aller au contenu principal

"Une figure d’humanité"

Une figure d’humanité
le 13 février 2020, Tours se voyait perdre une des ces plus notables bénévoles.
Âgée de 82 ans, Rose-Marie Merceron est celle qu’on qualifit d’icône de l’association Chrétiens-Migrants.
 
Un grand retentissement dans les réseaux sociaux, plusieurs rassemblements à son honneur, cette date restera gravée dans les esprits...
Une question se pose : Qui était cette Sœur Emmanuelle de notre Touraine ?
 
Une femme « forte », une « bagarreuse », une « indignée » face aux injustices commises à l’égard des « sans-abris ».
Cette travailleuse sociale expérimentée, œuvrait sur plusieurs plans pour subvenir aux besoins primaires de ces personnes vulnérables :
d’une simple écoute, à de l’aide administrative très poussée, jusqu’à héberger des personnes dans son propre domicile, Rose-Marie était ce qu’on appellerait une altruiste acharnée.
 
Son engagement auprès de l’association était total : elle était prête à donner près de douze heures dans une journée pour aider des personnes dans le besoin et ce quotidiennement.
Elle faisait également partie de l’ACAT, ONG chrétienne contre la torture et la peine de mort.
 
Si, elle s’appuyait sur la « Déclaration des Droits des Hommes » pour faire valoir les valeurs républicaines qui lui tenait à cœur, telle que la fraternité,
elle déployait aussi une importante énergie pour défendre le Droit des Femmes, consciente de leurs conditions de vie notamment à l’étranger.
 
Personnellement, je ne connaissais pas cette femme et je ne l’ai même, jamais vu.
Mais j’ai été touchée par son aura, ses exploits. C’est pourquoi hier, le mercredi 19 février 2020 à 14 h 30, je me suis rendue avec le peintre Kokou,
lui aussi très ému par sa disparition, à ses obsèques qui se sont tenues à l’église Saint-Paul du Sanitas.
À peine arrivé au niveau de l’arrêt de tram « Saint-Paul », une foule non-négligeable commençait à s’affirmer. Un ensemble assez hétéroclite... sûrement à l’image des personnes
qu’elle avait côtoyé tout au long de sa vie.
On avance puis et on observe une église peuplée de monde, une ambiance calme, des visages serrés mais des sourires arrivent à se dételer aux moments des discours :
« Elle était comme la représente du cœur, de l’amour & de l’attention », « nombreux ont bénéficié de cette âme exemplaire », « elle a œuvré pour des Œuvres de justice & de liberté »
Voici les quelques paroles qui alimentent la manière dont je me l’imagine… « quelle femme sublime avec qui j’aurais aimé échanger »,.. intérieurement un sentiment de curiosité puis de gratitude m'envahis car c’est toujours réconfortant de voir qu’il a existé et qu’il existe dans ce monde des personnes telles que Rose-Marie :’)
 
Mais d’où lui venait cette belle force ?
 
À travers les interviews, on remarque sous cette humanitude évidente, un caractère bien vif qui ne renonçait sûrement pas à la première difficulté.
Dans les premiers rangs, la famille de la défunte et une solidarité bien certifiée, puisque nous découvrons la présence des associations œuvrant dans le même sens telles que des membres de « la Table de Jeanne-Marie » ; d’« Utopia 56 », « Réseau Éducation Sans Frontière 37 », , « Emmaüs »etc…
De toutes ces personnes, de tous ces philanthropes, de tous ses bénévoles engagés, plusieurs constats :
-la transparence : Ils sont nombreux mais peu visibles. Ils sont derrière les fourneaux, libérant une une énergie d’enfer pour fournir un plat chaud rempli de goût et d’amour ; dans les bibliothèques jusqu’à tard le soir pour aider à l’apprentissage de la langue française ; devant les distributeurs de billets pour faire des dons financiers ; dans des ateliers créatifs pour libérer des paroles nouées par un douloureux vécu ; etc.. tout cela dans la plus grande des discrétions
-l’amour de l’autre : ils considèrent leur prochain, se projettent et se voient en lui, et de par cette conscience, leurs qualités propres telles que l’écoute, la patience, l’empathie, se démultiplient
-la curiosité : ils n’ont pas peur d’aller vers l’inconnu, et puis même si cette peur est présente, l’envie de comprendre, d’aller au-delà de ses propres connaissances/préjugés, d’évoluer tout simplement est bien plus forte.
-la conscience du temps : ils dépensent leur temps dans des nobles causes, savant où se trouvent la véritable richesse.
Mais par dessus tout un constat indiscutable :  On en a besoin d’être humain comme cela, de cœurs battants pour plus d’humanité, d’entraide, de soutient.  
 
Rose-Marie est définitivement partie.
Alors, la mort qui est tabou dans nos sociétés modernes, n’est certes pas facile à accepter, car imposée & surtout imprévisible mais SI elle a un avantage,
c’est bien de laisser retentir quelques rappels dans nos esprits.
Notamment que tout est éphémère, que le temps nous est compté et que ce même temps qui défile, nul ne devrait le laisser filer inutilement vu nos potentiels, vu les besoins.
Alors à tous ces acteurs dans l’ombre, qui ont compris cela, je voudrais chaleureusement vous transmettre un immense MERCI !
une immense reconnaissance que le temps qu’ils consacrent aux plus nécessiteux, élargissent leur chance, éveillent davantage encore leurs sens,
que cette bonté ne cesse de croître et leur permettent à toute & à chacun de jouir dans l’amour le plus vrai qu’il soit.
Cette foi en l’humanité, celle qui pousse à franchir les barrières, à contredire ces schémas destructeurs d’espoir est un miracle lorsque nous regardons le monde d’aujourd’hui.
 
Rose-Marie disait « Il faut toujours se battre et faire quelque chose » je crois qu’elle avait tout dit.
 

Auteur
Fatma
Aucun contenu n'a été trouvé.

Ajouter un commentaire

Sans editeur